COMMUNICATIONS D'ESPACES
2 octobre 2021
LE FUTUR SERA NON VIOLENT
Depuis 7 ans à Barjols, dans le Var, Richard Maccotta organise le festival
"Le futur sera non violent", et ça m'arrive d'y promener mes questions
pratiques et existentielles : mais comment va t-on faire pour construire ce
futur non violent ? hein ? je vous le demande ...
Tout a commencé à Marseille en 2004, à l’initiative de l’association Action Afrique Asie et de sa salle de spectacle l’Exodus, avec la participation de nombreux établissements du quartier «La Plaine - Cours-Julien» et des organisations internationales Monde Sans Guerre et Sans Violence et Convergence des Cultures. L'événement avait pour vocation de revendiquer l'action non violente pour construire le futur, et s'est déroulé le 2 octobre, jour de l'anniversaire de la naissance de Gandhi.
A partir de 2007, le 2 octobre sera promulgué "jour de la non violence" par l'ONU.
Richard ayant quitté Marseille pour l'air de la campagne varoise, il a continué son œuvre dans son village d'adoption, avec sa compagne Sissi. Le Melting Potes, l'association Culture Provence Verdon et bien sûr le festival Le Futur sera non violent, sont autant de fusées sans détresse lancées dans nos ciels pour flécher un peu nos routes du futur. Portés par l'insolence de la tentative toujours renouvelée et l'aide de nombreux compagnons de route, ces deux là n'ont pas fini de semer sur nos chemins les graines du possible pour un futur non violent.
Cette année, je suis donc venue poser mon camion près de la rivière, et non loin de celui d'une
slameuse hautement inspirée, Camille Case, dont les textes ciselés, poétiques, pertinents et
bousculant ont enchanté son spectacle et ses ateliers "Prise de sens". Une rencontre (d)étonnante
avec cette jeune femme magnifique qui transporte ses mots dans son camion depuis 5 ans.
Pour moi qui commence l'aventure nomade, ce fut un réel délice de croiser celle qui,
quelques jours plus tard, décidait de poser ses bagages ... à Barjols !
Ma vidéo n'est pas à la hauteur du texte ... mais tendez l'oreille, et écoutez ce bijou d'humour et d'amour, de tendresse et de génie poétique, l'histoire du sourire de Mona Lisa (un de mes slam préférés ! ça se voit ?) ... puis, régalez-vous de ce délicieux entremet, qui, je vous le souhaite, peux vous semblez familier, car en effet, un ange parle dans sa tête ... et dans la votre ?
Cette année, Richard nous a servi encore un joli programme, dont je n'ai pas vu la totalité, j'ai dû quitter les lieux pour d'autres horizons avant la fin du festival. Mais avant mon départ, j'ai rencontré des êtres humains courageux et déterminés à construire un monde meilleur, jour après jour, comme Camille Case.
Et aussi comme Merlin Longuet, un des créateurs du "Café des Libertés ", espace non virtuel qui "retisse des liens afin de pouvoir débattre des multiples informations diffusées sur internet et dans les media, pour partager des avis et confronter des points de vue, et enfin pour s’épauler et se soutenir dans une période difficile"; (Le café des libertés, c'est ici)
Comme Gaby Négrel, rédactrice pour le site international Pressenza, et co-réalisatrice du documentaire interactif "Je vis", tourné en 2015 auprès de bénévoles en Grèce. "L'être-humain n’est pas en crise, il s’éveille. Une alternative est possible à la violence économique, sociale et humaine de ce système. L’intelligence collective, le partage et la solidarité le démontrent ; la Grèce en est l’exemple."
Comme Sandra, de l'association Décal'age (dont Gaby nous
parlera sans doute bientôt dans Pressenza), à l'origine de la
création d'un incroyable lieu collaboratif à Tavernes, près de
Barjols. Un projet global (éducatif, culturel, commercial, et de maraichage) qu'elle qualifie de "vivant, actif, non violent et indispensable". Une action qu'elle considère clairement comme politique parce qu' "elle part d'une action de citoyens ; on n'est pas en train d'obéir à des lois qu'on ne comprend pas. On a des idéaux d'abord, ensuite on les transforme en projets, on agit dans le sens de ce projet et on est convaincu que c'est au profit d'une société qu'on souhaite voir se transformer, et qu'on participe à cette transformation sociale. "
Ou enfin, comme Sabine Rubin, députée de la France Insoumise - donc issue de la
politique plus institutionnelle - spécimene haute en couleurs, humaniste et déterminée,
venue recueillir la parole de ceux qui œuvrent sur le terrain de la non violence
(sur la photo, avec Merlin Longuet).
Bon, j'ai raté, entre autres, la visite d'HK, sa musique et sa danse, répandant son message "La fin du je, le début du Nous". Mais nous nous sommes tous régalés de l'énergie communicative du formidable ensemble vocal Pasapaz, dirigé par Robert Nagéli, et qui nous a emporté dans un bain de son final totalement régénérant. (Pasapaz, choeur pour la paix, c'est là)
"O Gorizia", est une chanson de protestation
italienne, contre la première guerre
mondiale.
"(...) Voi chiamate il campo d'onore
Questa terra di là dei confini
Qui si muore gridando : assassini !
Maledetti sarete un dì.
Vous appelez le champ d'honneur
cette terre au-delà des frontières
ici nous mourons en criant : assassins !
vous serez maudits un jour
O Gorizia, tu sei maledetta,
Per ogni cuore che sente coscenza;
Dolorosa ci fu la partenza
E il ritorno per tutti non fu."
Ô Gorizia tu es maudite,
Pour chaque cœur qui entend sa conscience ;
Le départ nous fut douloureux
Et pour tous il n'y eut pas de retour.
Donc, tout cela à vivre, et à revivre encore.
Et ça tombe bien ... Richard récidive le 2 octobre 2022 ... jolie date à retenir !
"Un vent se lève" de Robert Nagéli parle de la guerre, de l'exil, et de la différence entre la culpabilité et la responsabilité individuelle et sociale. Du grand "Bob" !
"(...) On n'y est pour rien
Mais on y peut quelque chose
Car on le sait bien
On peut tout faire si on l'ose
On n'y est pour rien
Mais on peut plus laisser faire
Car on le sait bien
Le pire c'est de se taire"
(je n'avais pas d'image, juste le son que je vous ai livré dans l'article précédent. Du coup, j'ai piqué la vidéo d'un autre concert en septembre dernier. J'aime beaucoup le chien, au premier plan ... vous l'avez pas vu ? regardez à nouveau )
"Pachamama", de Luzmila Carpio, est un chant bolivien de remerciement à la Terre-Mère.
Pachamama taïta yinti Ouillwakullaway kupini
Ay sunac mama
Mama killa quilqui magna
Killa p'unchaw sut'intcharic
Ay sunaq mama
(bon, j'ai pas vraiment la traduction,mais on comprend l'esprit !)